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Accueil Newsletter La lettre 93 (Janvier 2021)

La lettre 93 (Janvier 2021)

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Amis de Châtillon-sur-Colmont, bonjour,

Très bonne année à tous. Tous nos vœux pour qu’elle soit bien meilleure que celle que nous laissons dernière nous.

Ne manquons pas d’optimisme, mettons « des paillettes dans nos vies … », et pourquoi pas des étoiles, pour commencer en ce mois de janvier.

Ces jours-ci nous rappellent nos liens châtillonnais avec Pontmain et cet évènement plein de mystère qui se déroule au soir du 17 janvier 1871.

Le 150ème anniversaire de l’apparition de Pontmain cette année est l’occasion particulière de rappeler que deux des enfants témoins, Eugène Barbedette et Françoise Richer, ont vécu à Châtillon et sont inhumés au cimetière.

Ce message vient aussi faire part de l’initiative de l’association pour la restauration de la statue de Vierge de Pontmain installée sur la sépulture d’Eugène Barbedette. Il évoque le souvenir des deux voyants à Châtillon, au travers d’archives.

Depuis près d’un siècle, les sépultures d’Eugène Barbedette et de Françoise Richer ont régulièrement été entretenues par des bonnes volontés auxquelles nous sommes reconnaissants.

A l’occasion, du 150ème anniversaire de l’apparition, Châtillon Patrimoine a cru bon de faire œuvre de mémoire et d’apporter son concours pour leur conservation.

La statue de fonte de la tombe d’Eugène Barbedette était attaquée par la rouille et avait besoin d’être repeinte. L’association a entrepris sa restauration avec plusieurs concours que nous tenons à remercier de même.

Merci à l’ARCEM, association pour la Restauration des Croix et Calvaires en Mayenne, et à  Michel Jourdan en particulier pour leurs conseils et leur participation financière,

Merci à la SAMEP, de Saint-Berthevin, représentée par Sandrine Forget, pour les décapage et peinture de fond réalisés contre la rouille, dans des délais rapidement tenus,

Merci à Casseau Décor – Désertines, représentée par Corinne Casseau, pour leurs attention et conseils,

Merci à Marc Klein, peintre, châtillonnais, qui a repeint cette statue. Plus de 40 heures lui ont été nécessaires.

Merci également à Alain Chauvin, maire, et à tous ceux qui ont apporté leur attention et leur aide.

La statue retrouvera sa place sur la sépulture d’Eugène Barbedette, dimanche 17 janvier après midi.

Pour information, la paroisse a prévu deux temps de « solennité » autour cette journée anniversaire, où la statue sera présentée : le matin à la messe de 11h00, en l’église de Saint-Georges-Buttavent, et l’après-midi, au cimetière de Châtillon-sur-Colmont (ou à l’église selon les conditions météo) à 16h00, avant que la statue ne soit réinstallée.

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Quelques mots pour évoquer le contexte de 1871 et le souvenir d’Eugène Barbedette et de Françoise Richer à Châtillon, la plupart réunis pas notre regretté Alain Chalaux.

 

La guerre franco-prussienne de 1870-1871

Le 19 juillet 1870, l'empereur de France, Napoléon III, avait déclaré la guerre à l'Allemagne.

La France n'était pas préparée à ce conflit. Les défaites françaises se succédèrent avec une rapidité vertigineuse, entraînant au final la perte de l'Alsace-Lorraine pour la France, mais apportant la paix.

Le 2 septembre, Napoléon III était fait prisonnier avec 300 000 soldats ; une grande partie de la France était occupée et il restait peu espoir d'arrêter l'invasion.

Après la conquête de Paris, les troupes prussiennes poursuivirent leur avancée pour se trouver à Orléans à la fin de l’année.

1871 débute par une nouvelle défaite, au Mans, à la suite de laquelle l’armée française reflue vers l’ouest, où elle est suivie par l’ennemi.

En Mayenne, le souvenir de cette guerre se mêle à celui de l’apparition de la Vierge à Pontmain.

En effet, au soir du 17 janvier 1871, alors que les Prussiens viennent d’entrer dans le département, plusieurs enfants de Pontmain qui n’est alors qu’un petit hameau sont témoins de l’apparition d’une « belle dame » dans le ciel, silencieuse mais porteuse d’un message d’espoir qu’ils décrivent aux adultes, qui sont eux incapables de le voir. « Mais priez mes enfants, Dieu vous exhaussera en peu de temps … »

Le témoignage de quatre de ces enfants dont Eugène Barbedette et Françoise Richer, appelés communément les voyants de Pontmain, sera retenu au procès canonique de reconnaissance de l’évènement.

Contre toute prévision, l'empereur Guillaume d'Allemagne signera l'armistice le 28 janvier.

 

Au soir du 17 janvier 1871 à Pontmain

… Ce jour-là, le 17 janvier 1871, après la classe, Eugène et Joseph courent à la grange aider leur père à piler des ajoncs, arbrisseaux très communs en Bretagne et en Normandie que l'on utilise comme fourrage vert après broyage. Il est environ 16 heures. Au même moment, une voisine, Jeanne Detais, qui a de bonnes nouvelles des jeunes soldats de Pontmain, entre elle aussi à la grange des Barbedette. On suspend le travail pour l'écouter. Par la porte demeurée entrouverte, Eugène regarde la neige et le verglas qui couvrent la terre. En même temps, il remarque un nombre incalculable d'étoiles au firmament, alors qu'il n'est encore que 5 heures de l'après-midi. Et soudain, à sept ou huit mètres au-dessus de la maison d'Augustin Guidecoq, le voisin, il aperçoit une Dame d'une beauté ravissante qui le regarde en souriant. Elle est vêtue d'une robe ample bleu foncé qui descendait toute droite, sans ceinture, depuis le cou jusqu'aux pieds, et qui était parsemée d'étoiles d'or à cinq pointes. L'enfant ému et ravi contemple ce spectacle depuis dix minutes, lorsque Jeanne Détais sort de la grange pour retourner chez elle. L'enfant lui dit : "Regardez donc au-dessus de la maison d'Augustin Guidecoq si vous ne voyez rien !" - "Mais non, pauvre Eugène, je ne vois rien." Le père Barbedette et Joseph, le frère, entendant ces paroles, sortent aussitôt. Le père ne voit rien. -" Et toi, Joseph, dit Eugène, vois-tu quelque chose? "

"Oui, je vois une belle grande Dame", et il la décrit comme plus haut…

Ceux qui vous souhaiteraient en savoir plus pourront entre autre consulter le site du sanctuaire de Pontmain ou se rendre à Pontmain où l’on visite en particulier la grange de l’apparition et la basilique qui a été érigée.

 

Eugène Barbedette (1858 - 1927)

Eugène Barbedette, « le premier qui aperçut la Belle Dame au soir du 17 janvier 1871 et qui recueilli son ineffable sourire garda toujours la réserve la plus grande à l’égard de cet événement. D’une humilité profonde, il resta fidèle à sa ligne de conduite : ne jamais parler de l’Apparition, sinon par devoir ou par obéissance, ni pendant son Petit Séminaire, ni pendant le cours de ses études théologiques, ni dans les différents ministères qui lui furent confiés. »

Eugène Barbedette devint prêtre et exerça son ministère dans son diocèse, Laval. « Prêtre très attaché à son devoir, il édifia toutes les paroisses par lesquelles il passa ». Vicaire à Renazé et à Notre-Dame de Laval.

Curé à Peuton, puis à Châtillon-sur-Colmont où il mourut, le 2 mai 1927, après y avoir exercé pendant dix-sept ans son ministère.

Eugène Barbedette à 12 ans et vers la fin de sa vie

Eugène Barbedette à 12 ans et vers la fin de sa vie

Extrait bulletin paroissial décembre 1910 - Arrivée de l'abbé Barbedette

Eugène Barbedette avec la classe 1912-1913

Eugène Barbedette avec la classe 1912-1913

Sépulture d’Eugène Barbedette au cimetière de Châtillon-sur-Colmont

Sépulture d’Eugène Barbedette au cimetière de Châtillon-sur-Colmont

Sépulture d’Eugène Barbedette

Sépulture d’Eugène Barbedette

 

Françoise Richer (1861 - 1915)

Autre voyante, Françoise Richer, « resta ce qu’elle était au moment de l’Apparition : une âme profondément chrétienne, accomplissant simplement sa tâche de chaque jour ».

Françoise Richer à 12 ans et adulte

Françoise Richer à 12 ans et adulte


« Péniblement elle gagna sa vie comme domestique puis en rendant service à l’enseignement dans plusieurs petites écoles de campagne.

Vers 1900, elle vint chez l’abbé Eugène Barbedette pour tenir son presbytère à Peuton, d’abord, puis à Châtillon-sur-Colmont où elle passera les quinze dernières années de sa vie, laissant la réputation d’une chrétienne exemplaire et modeste. Dans la soirée du 28 mars 1915, elle mourut sans agonie mais non sans grande souffrance. Aussitôt après son dernier soupir, son visage redevint calme et elle semblait dormir. »

Son corps repose dans le cimetière de Châtillon-sur-Colmont. Sa tombe se trouve sur la gauche dans le cimetière.

Sépulture de Françoise Richer au cimetière de Châtillon-sur-Colmont

Sépulture de Françoise Richer au cimetière de Châtillon-sur-Colmont

Extrait bulletin paroissial mai 1915 – Décès de Françoise Richer

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Terminons ce message en évoquant le souvenir des 6 châtillonnais morts dans ce conflit avec la Prusse.

Edouard Mauviel, François Legourdelier, Joseph Renard, Joseph Raymond, Irénée Chaune, César Cordon.

En visite au cimetière de Chatillon, vous pourrez voir l’espace qui en rappelle la mémoire. Sur le mur Est sont conservées trois plaques mentionnant entre autres les noms de ces anciens combattants.

Enfin cette information : ces 13 et 14 janvier, les Archives départementales de la Mayenne, en partenariat avec l’Université Catholique de l’Ouest et l'Office National des Anciens Combattants, organisent un colloque à l’occasion du 150ème anniversaire de la guerre franco-prussienne et de l’apparition de Pontmain.

Renseignements sur le site des Archives Départementales :

https://chercher-archives.lamayenne.fr/article/colloque-pontmain-17-janvier-1871-textes-contextes-interpretations

Très bonne année à tous.

 

Le bureau de l’association

 

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